[...]

Je t’aime encore d’amour, George, dans quatre jours, il y aura trois cents lieues entre nous, pourquoi ne parlerais-je pas franchement ? A cette distance-là, il n’y a plus ni violences ni attaques de nerfs ; je t’aime, je te sais auprès d’un homme que tu aimes, et cependant je suis tranquille ; les larmes coulent abondamment sur mes mains tandis que je t’écris, mais ce sont les plus douces, les plus chères larmes que j’ai versées.

Je suis tranquille ; ce n’est pas un enfant épuisé de fatigue qui te parle ainsi ; j’atteste le soleil, que j’y vois aussi clair dans mon coeur que lui dans son orbite. Je n’ai pas voulu t’écrire avant d’être sûr de moi, il s’est passé tant de choses dans cette pauvre tête ! de quel étrange rêve je m’éveille !

Ce matin, je courais les rue de Genève, en regardant les boutiques ; un gilet neuf, une belle édition d’un livre anglais, voilà ce qui attirait mon attention. Je me suis aperçu dans une glace, j’ai reconnu l’enfant d’autrefois. Qu’avais-tu donc fait, ma pauvre amie ? C’était là l’homme que tu voulais aimer ! tu avais dix ans de souffrance dans le coeur, tu avais depuis dix ans une soif inextinguible de bonheur, et c’était là le roseau sur lequel tu voulais t’appuyer, toi m’aimer ! mon pauvre George ! cela m’a fait frémir.

Je t’ai rendue si malheureuse ; et quels malheurs plus terribles n’ai-je pas encore été sur le point de te causer ! je le verrai longtemps, mon George, ce visage pâli par les veilles qui s’est penché dix-huit nuits sur mon chevet, je te verrai longtemps dans cette chambre funeste où tant de larmes ont coulé.

Pauvre George ! pauvre chère enfant ! tu t’étais trompée ; tu t’es crue ma maîtresse, tu n’étais que ma mère ; le ciel nous avait faits l’un pour l’autre ; nos intelligences, dans leur sphère élevée, se sont reconnues comme deux oiseaux des montagnes, elles ont volé l’une vers l’autre.

[...]


Extrait d’une lettre d’Alfred de Musset (1810 -1857), écrivain français, à George Sand, romancière et écrivaine française.

Jeudi 9 juillet 2009 à 22:48

Ma bouche remontait passionnée le long de ton ventre glacé, humant l'arôme se dégageant de ton nombril, et embrassant la vallée de ta poitrine. Ta main caressa tendrement mes cheveux tandis que je semais dans ton cou des baisers ardents. Ô mon amour, combien de fois n'ai-je su me soustraire de tes épaules frêles et frissonnantes ? La peau laiteuse de tes bras avait le parfum douceâtre du musc blanc et celle tes poignets, affolante de délicatesse, était si diaphane que je pouvais sentir le chemin de tes veines jusqu'à la naissance de ta paume.

Les grains de beauté logés au creux de tes reins happaient inévitablement mes lèvres brûlantes, et tu te cambrais frénétiquement au passage de ma langue dans les délicieuses fossettes du bas de ton dos. Le mouvement alangui de mes doigts sur ta colonne vertébrale te fit frémir, et la chaleur de ma bouche sur ta nuque, fine et distinguée, tressaillir presque violemment.

Ta tête s'inclina, et tandis que je déposais un baiser à la commissure de ses lèvres entrouvertes, je remarquais pour la première fois combien l'éclat de tes yeux s'intensifiait au contact de ma bouche sur la tienne. Les paupières closes, tu t'abandonnas lascivement à mon souffle régulier effleurant ton oreille, contrastant avec le tien, saccadé, comme un adagio torturé qu'on aurait joué spasmodiquement.

Comment ne pas se prendre de passion pour tes cuisses rondes et chaleureuses ? À peine les frôlais-je que tu ne pouvais t'empêcher de trembler, souriante de détresse, puis lorsque j'arrivais à tes genous, un soupir se faisait entendre, libertin et amoureux.
Est-ce donc la seule preuve d'adoration que tu fusses capable de me donner ? Avais-tu seulement une fois perdue pied en ma présence ?


À la lumière de la lune, tu n'as jamais été aussi belle. Je connais l'emplacement de chacune des cicatrices que tu portes. Je peux citer précisément toutes les couleurs ornant tes iris. Tes grains de beauté n'ont plus de secret pour moi, je suis amoureux de toutes les expressions de ton visage. Et si ton âme égale la splendeur de ton corps, alors tu possèdes sans aucun doute le coeur le plus éclatant que Dieu ait crée.



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Samedi 20 juin 2009 à 20:32

Lolita, lumière de ma vie, feu de mes reins. Mon péché, mon âme. Lo-li-ta : le bout de la langue fait trois petits bonds le long du palais pour venir, à trois, cogner contre les dents. Lo. Lii. Ta.

Elle était Lo le matin, Lo tout court, un mètre quarante-huit en chaussettes, debout sur un seul pied. Elle était Lola en pantalon. Elle était Dolly à l'école. Elle était Dolorès sur le pointillé des formulaires.

Mais dans mes bras, c'était toujours Lolita.


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Mardi 16 juin 2009 à 20:41

La nuit a pris sa place, douce et majestueuse, tandis que la brise printanière nous embrasse furtivement. Tu es beau, à la lumière dorée des lampadaires. L'atmosphère suave nous entoure rapidement, et je ne peux m'empêcher d'observer discrètement le grain de ta peau, le velouté de tes lèvres, le contour de ta machoire. Je souris, tu n'as rien remarqué.

Le temps devient lancinant, et la ville, splendide et mélancolique dans l'obscurité, nous entraîne dans une danse où chaque élément se transforme en une partie du décor.

Le bal est ouvert.
 

Lundi 15 juin 2009 à 13:39

Je n'en peux plus de cette hypocrisie permanente, de ces perpétuelles impressions que ce n'est qu'une mauvaise passe. Ce n'est pas une mauvaise passe, et rien ne va forcément s'arranger. Je ne veux plus être celle dont on peut se moquer sans qu'elle ne réagisse , ni celle qui se voit obligée de se justifier pour qu'on la croie. Je ne vous dois rien, et encore mieux, je ne te dois rien.

Alors pourquoi agis-tu comme si c'était le cas ? Tu passes la moitié du temps à me parler âcrement, tu me soupçonnes dès que quelque chose t'irrite.. Remets toi en question, as-tu une raison bien précise pour agir comme tel, et te méfier de moi ? Je ne pense pas être la plus blâmable des deux.

Je ne peux simplement plus subir tes changements de tempérament et continuer de faire comme si de rien était. Je ne suis pas rancunière, mais les cicatrices restent.

La vraie question maintenant est : Combien de temps vais-je pouvoir encore te pardonner jusqu'à que tu franchiras la limite ?

Car, soyons franche, je te ne laisserai plus me blesser comme auparavant.

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Lundi 23 février 2009 à 16:49

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