Ma bouche remontait passionnée le long de ton ventre glacé, humant l'arôme se dégageant de ton nombril, et embrassant la vallée de ta poitrine. Ta main caressa tendrement mes cheveux tandis que je semais dans ton cou des baisers ardents. Ô mon amour, combien de fois n'ai-je su me soustraire de tes épaules frêles et frissonnantes ? La peau laiteuse de tes bras avait le parfum douceâtre du musc blanc et celle tes poignets, affolante de délicatesse, était si diaphane que je pouvais sentir le chemin de tes veines jusqu'à la naissance de ta paume.
Les grains de beauté logés au creux de tes reins happaient inévitablement mes lèvres brûlantes, et tu te cambrais frénétiquement au passage de ma langue dans les délicieuses fossettes du bas de ton dos. Le mouvement alangui de mes doigts sur ta colonne vertébrale te fit frémir, et la chaleur de ma bouche sur ta nuque, fine et distinguée, tressaillir presque violemment.
Ta tête s'inclina, et tandis que je déposais un baiser à la commissure de ses lèvres entrouvertes, je remarquais pour la première fois combien l'éclat de tes yeux s'intensifiait au contact de ma bouche sur la tienne. Les paupières closes, tu t'abandonnas lascivement à mon souffle régulier effleurant ton oreille, contrastant avec le tien, saccadé, comme un adagio torturé qu'on aurait joué spasmodiquement.
Comment ne pas se prendre de passion pour tes cuisses rondes et chaleureuses ? À peine les frôlais-je que tu ne pouvais t'empêcher de trembler, souriante de détresse, puis lorsque j'arrivais à tes genous, un soupir se faisait entendre, libertin et amoureux.
Est-ce donc la seule preuve d'adoration que tu fusses capable de me donner ? Avais-tu seulement une fois perdue pied en ma présence ?
À la lumière de la lune, tu n'as jamais été aussi belle. Je connais l'emplacement de chacune des cicatrices que tu portes. Je peux citer précisément toutes les couleurs ornant tes iris. Tes grains de beauté n'ont plus de secret pour moi, je suis amoureux de toutes les expressions de ton visage. Et si ton âme égale la splendeur de ton corps, alors tu possèdes sans aucun doute le coeur le plus éclatant que Dieu ait crée.