J'y croyais pourtant, à cette amitié qui paraissait indestructible. Je m'accrochais à nos rires, comme on s'accrocherait à une étoile filante s'élevant encore et encore. J'étais bien, entière, moi-même.
J'étais naïve, une fois de plus. Tu étais sans doute trop bien pour moi.

J'imagine souvent qu'on a sûrement changer, toutes les deux, et que l'étoile s'est épuisée pour me laisser retomber. Tu es restée en haut, guillerette, tranquillement installée sur un nouvel astre certainement plus beau, plus brillant,et plus confortable.

J'ai tenté de me saisir de ta main tellement de fois, si tu savais. Mais tu n'avais pas l'air de vouloir me retenir. Je crois même que tu m'as propulsée vers le bas pour ne plus avoir à supporter mon poids devenu indésirable. Je t'avouerais que je n'ai pas compris immédiatement.
C'était, pour moi, inconcevable.

Tu représentais tellement depuis ces quelques années, qu'il était presque incensé de croire que ce n'était pas réciproque. Je t'en veux je crois, de m'avoir fait espérer que ça s'arangerait un jour.
Cependant, je m'en veux surtout d'en avoir été convaincue, de ne pas avoir accepter la vérité.
J'avais foi en une amitié assurément déjà éteinte. Je t'aimais tant, tu sais?


Mais il faut croire que ça n'a pas suffit.


Image.

Vendredi 2 mai 2008 à 20:38

"  - Aimez-vous la musique, Madame ?
    - Beaucoup !
    - Moi, elle me ravage. Quand j'écoute une oeuvre que j'aime, il me semble d'abord que les premiers sons détachent ma chair de ma peau, la fondent, la dissolvent, la font disparaître et me laissent, comme un écorché vif, sous toutes les attaques des instruments. Et c'est en effet sur mes nerfs que joue l'orchestre, sur mes nerfs à nu, frémissants, qui tressaillent à chaque note. Je l'entends la musique, non pas seulement avec mes oreilles, mais avec toute la sensibilité de mon corps, vibrant des pieds à la tête. Rien ne me procure un pareil plaisir, ou plutôt un pareil bonheur."

Maupassant, Mont-Oriol
 

Lundi 24 mars 2008 à 16:25

Quand vous rentrez chez vous, à 18h15, que votre mère vous donne votre bulletin avec des remarques sous-entendant que vous êtes stupide, vous pouvez vous dire que c'est ingrat de la part des professeurs. Que vous aviez quand même fait un minimum d'efforts.
Finalement vous regardez vos moyennes, et vous vous arrêtez sur celle d'SVT qui est environ 4 points en dessous de celle que vous devriez avoir. Vous ragez. Vous montez et vous connectez à msn où vous parlez à votre copain, qui pour seule réponse à votre indignation vous parle de sa remarque du prof de philosophie. S'ajoute ensuite votre mère, qui vous raconte, soyons franc, des choses inutiles et agaçantes. Là, vous n'en pouvez plus, vous sentez les larmes monter, et vous vous retrouver à hurler de toute vos forces sans vous en rendre compte. Votre frère finit par venir vous frapper parce que vous criez trop fort, et vous fuiez de votre logement meurtrie par ses coups, non sans avoir jeter l'aspirateur dans l'escalier, une chaise contre un mur, et un fer ancien contre le carrelage.


Roller au pied, 18h35, vous roulez le plus vite possible dans les rues, les larmes coulant sur vos joues, et votre poitrine secouée par les sanglots. Vous avez froid, le vent glacial vous fouette le visage, et vous vous en voulez d'être sortie en débardeur.
Errant dans des endroits où vous n'allez que rarement, vous atteignez le point de non retour. Il fait nuit, vous ne sentez plus vos bras et vos mains, vos jambes n'ont aucune force et votre respiration siffle. Vous pouvez avoir de curieuses réflexions comme « Si je passais deux bonnes heures dehors et que tout mon corps était insensible comme mes mains, peut-être que je ne sentirais pas les poings de mon frères s'abattre sur mon dos.. » Théorie que vous laissez vite tomber étant donné qu'elle ne marcherait pas au printemps, et encore moins en été. Vous trébuchez et vous effondrez par terre mais ne vous relevez pas. De toute façon, vous n'avez rien senti.


C'est alors que vous vous trouvez pitoyable avec votre morve sur le visage et vos larmes qui n'ont toujours pas arrêté de couler. Vous vous dites que c'est eux qui ont raison, et que vous n'en valez pas la peine. Vous prenez plaisir à imaginer la superbe vie de vos proches si vous n'étiez pas née, et à vous enfoncer vos ongles dans votre bras en laissant le froid vous pénétrer comme des milliers d'aiguilles dans votre peau.

19h30, devant chez vous, les yeux bouffis, la respiration saccadée. Vous rampez jusqu'à votre ordinateur, larve que vous êtes, et réalisez que vous n'arrivez plus à bouger vos bras.
Mais le pire, c'est que ça ne vous fait ni chaud ni froid. Vous ne vous inquiétez même pas quand, 40 minutes après, vous avez encore l'impression d'être dans un lac gelé.

Après tout, qu'est-ce que ça change ?

Mercredi 19 mars 2008 à 20:10

J'écorche mes mots.


Lundi 10 mars 2008 à 22:05

La lumière qui s'éteint. Ou est-ce ton sourire, celui qui éclairait nos vies, alimentait notre amour, inhibait notre peine. Cette lueur qui brillait sans trop savoir pourquoi. Peut-être pour pimenter nos existences, ou nous relever quand la souffrance nous écrasait à terre. Terre de feu, feufolet.

Sera-t-elle un jour remplacée? La suffisance de nos paroles avait d'abord étouffé l'ardeur de notre amour. J'agonise. Mémoire effacée, souvenirs oubliés. Comment pourrais-je seulement croire en l'avenir quand le passé est fait d'un ignoble mensonge ?

Tu étais un phare dans ce monde obscur, tandis que je rivalisais avec les ombres.

 

Dimanche 2 mars 2008 à 16:11

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