Tu m'as laissé comme un dernier souffle d'air qu'on aurait expiré un matin d'hiver. Brumeux, perceptible le temps d'une seconde, mais qui s'évanouit la seconde d'après. On ne peut pas effacer le lien qui nous unit comme tu essaies de le faire. Il reste présent, malgré l'aspect que tu t'efforces de lui donner. Mais je ne peux pas m'imposer, et il finira assurément par s'estomper, si c'est ce que tu souhaites vraiment. Jamais par s'effacer. Ce que tu croies pouvoir faire avec ta raison, n'est pas forcément possible au coeur.
Ce que je vis comme un rejet n'est autre qu'une mesure de sécurité de ta part, et je peux alors le comprendre. Cependant, j'avais baissé ma garde avec toi, et je suis déçue de voir que je n'aurais pas dû. Quand comprendrais-je enfin que tout est éphémère ? Je passe mon temps à croire à ces simulacres de relation, quand tout n'est en réalité que faux-semblants. Ma naïveté est manifestement la seule fautive.
Le piège se ferme sur moi. Tu es la variable dans cette affaire, et moi l'immuable. Tu choisis, je subis, que tu le nies ou pas. Je n'ai qu'à accepter tes décisions, car lorsque tu les prends, il me semble qu'il est impossible de te faire changer d'avis. Soit.
Mais s'il te plaît, pour une fois, essaie de raisonner en « nous », et non pas en « je ». Es-tu prêt à sacrifier tout ce qu'on a construit pour un bien-être fugace ? Qui te dit que la nostalgie ne te causera pas plus de chagrin que ton problème probablement passager ? Bien évidemment, tu y as peut-être déjà réfléchi, et évincé ce qui est éventuellement pour toi une ineptie. Mais s'il te reste un doute, même le moindre, alors je te prie d'y penser à nouveau. Parce que je ne suis pas sûre de pouvoir rester l'élément stable de notre histoire encore longtemps.
Mais surtout, en dépit de tout, n'oublie pas que je t'aime.