Tu l'étais pendant longtemps, le centre du monde. Du moins, de mon monde.
Ne pas pleurer ? Je ne sais pas comment tu fais. Moi, je n'ai pas pu. D'abord pour t'avoir vu t'éloigner sans aucun regrets, pour m'avoir vu baisser autant dans ton estime sans n'avoir jamais su pourquoi. Je sais que je t'énervais, et je crois que tu n'imagines pas combien cela m'a brisé. Tu me connais assez pour savoir que je me reproche toujours ce qui m'arrive. Cela aurait pu être juste une putain de fatalité, comme je me l'envisage aujourd'hui, mais à l'époque j'ai commencé à me haïr.
L'estime déjà bien faible que tu me portais n'était rien à côté de la mienne. Je ne m'accordais plus aucune considération. Comment aurais-je pu, alors que j'avais l'impression de n'avoir aucune valeur pour être effacée si vite ? Tu avais raison, je ne valais sûrement pas la peine d'être appréciée.
J'ai fini par accepter douloureusement le fait de t'avoir perdue, mais je n'ai jamais cessé de pleurer. Nous n'avons pas laissé partir qu'une amie, mais aussi un soutien, une raison de sourire, une aide, une confidente, des rires. Une véritable amitié, une comme nous savons tous qu'il est rare d'en posséder. Je crois que je ne pleure plus pour toi, mais pour tout ce que notre amitié impliquait.
Tout est pour le mieux ? Je ne crois pas. Ou alors, explique moi pourquoi.
Mais sache juste que rien n'est jamais trop tard.